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En 2018 Julien Kressmann reprenait AP Composites. En 5 ans l’entreprise a su évoluer et se  préparer à un nouveau cycle prometteur. Retours d’expérience en mode interview. 

 

Quel regard portez-vous sur ces 5 années à la tête d’AP Composites ?

Julien Kressmann : La reprise n’est pas forcément un long fleuve tranquille et la direction d’entreprise encore moins. Je m’explique : si l’entreprise ressemble aujourd’hui à ce que j’imaginais il y a 5 ans, le chemin parcouru pour y parvenir n’est pas du tout celui prévu. Du point de vue ressources humaines et construction du chiffre d’affaires je m’attendais à plus de sérénité. Par ailleurs, j’ai passé plus de temps qu’espéré à m’adapter au marché et à me constituer un nouveau réseau, ce qui a eu pour conséquences directes d’étendre mon planning initial. Les deux ou trois premières années, nous avons pour ainsi dire mordu la poussière, et les deux années qui ont suivi nous avons pu repartir à fond ! 

 

Que s’est-il passé pendant cette première phase ?

JK : En fait il y a une réalité qui n’est pas celle qu’on imagine au départ. J’ai connu par exemple plus de turnover que ce que j’aurais pu envisager. Nous sommes 2 de plus aujourd’hui qu’au moment du rachat, mais sur les 17 collaborateurs actuels il y en a seulement 5 de l’équipe d’origine. Nous avons également fait face au COVID et au confinement. Cela dit, en y réfléchissant, ce n’est peut-être pas le premier sujet.

 

C’est-à-dire ?

JK : La première préoccupation c’était le tuyau commercial asséché. Des clients qui ne suivent pas, d’autres que j’ai aussi laissé partir, dont le principal client qui n’était pas aligné avec mes valeurs. Bref, il y a eu une phase pendant laquelle j’ai dû remodeler le portefeuille client, sécuriser le CA et redévelopper une clientèle. Sur cette première phase j’ai eu à prendre des décisions fortes qui m’ont engagé vers l’avenir.

 

Quel a été le moment charnière ?

JK : La bascule s’est faite en mars 2020, en plein confinement. Je me suis interrogé sur notre finalité, notre mode de production, les matériaux utilisés, ce que nous faisions, pourquoi nous le faisions, et comment. Des idées ont commencé à germer, je ne voulais pas rester un sous-traitant en produits composites, je souhaitais aller plus loin. J’ai alors imaginé ne pas simplement changer les modalités de fonctionnement ou de production de l’entreprise, mais aussi transformer sa finalité : ne pas seulement réduire son impact environnemental mais agir pour nos enfants en tentant d’aller vers une activité régénératrice pour notre environnement et notre écosystème. C’est comme ça qu’est née l’idée de Rainbeau, et qu’a démarré la seconde phase de la reprise d’AP Composites, celle où j’ai eu le sentiment d’être plus dans l’action que la réaction. Aujourd’hui nous avons une structure saine, avec une activité héritière de son passé mais aussi tournée vers l’avenir, avec de nouveaux processus de fabrication, de nouveaux matériaux, de nouvelles offres. Il y a encore des hauts et des bas, mais les bas sont beaucoup moins bas et les hauts bien plus hauts !

 

Diriez-vous que la reprise est digérée ?

JK : Disons que je maîtrise plus qu’il y a 5 ans. J’ai le sentiment d’être devenu dirigeant quand j’ai maitrisé deux volets : les RH et le CA, quand j’ai su prendre des décisions RH et sociale, voire juridico-sociale, vitales pour le maintien de l’entreprise et de l’état d’esprit d’équipe auquel je suis très attaché. Et pour faire tourner l’outil de production, il est fondamental que le dirigeant d’une petite industrie comme AP Composites reste dans une pensée commerciale de manière à conserver un flux entrant. C’est la régularité qui compte pour un développement sur le long terme, surtout quand le cycle de vente est généralement supérieur à 6 mois.

 

Vous êtes désormais résolument tourné vers une troisième phase ?

JK : Exactement. Une fois les bases bien en place, c’est-à-dire les activités installées, les hommes-clés dans l’entreprise bien impliqués et, disons, les process maîtrisés, on peut prendre de la hauteur et déployer une réflexion stratégique à plus longue échéance. Les premiers succès créent aussi une dynamique positive. Du point de vue RH, nous allons multiplier les moments de convivialité afin de développer et d’enrichir les temps d’échanges, et se créer des souvenirs communs, ce qui me semble fondamental pour faire vivre un groupe. Et puis nous avons aussi les idées claires sur l’activité à plusieurs mois d’avance. C’est donc le moment de réinvestir. Nous allons engager plus de 200 K€ sur l’outil de production : la ventilation de l’atelier, la réorganisation des flux de production, la création d’une zone de séchage dédiée et ventilée, la remise à plat du système d’extraction des poussières. L’enjeu est de rendre l’espace de travail plus confortable pour les équipes, d’améliorer la santé via la QVT (Qualité de Vie au Travail). Et du point de vue commercial nous avons de grandes ambitions pour Rainbeau et son mobilier qui capte, stocke et restitue l’eau de pluie. Dans le contexte actuel, nous sommes persuadés que nos îlots de fraîcheur ont un bel avenir devant eux !

 

 

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